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mardi 22 novembre 2016

France2022 : L’IVG, un droit fondamental ?




Tous ces êtres qui s'agitent ...
Que cherchent-ils ?
Ils ont tous soif d'avorter de quelque-chose.
Ils n'ont pas la force de laisser mûrir dans leurs entrailles
leur douleur, leur solitude ou leur Dieu,
et ils cherchent des moyens rapides et proches
de se débarrasser de ces choses :
qui les bras d'une femme,
qui une vie facile,
qui les vains jeux de la gloire ou du pouvoir.

Ils ne veulent pas enfanter dans la douleur
mais où est leur gain ?
Ils avortent aussi dans la douleur -
et dans la douleur stérile et sans issue
car l'avortement n'est jamais une délivrance :
le fruit vert arraché se survit dans les entrailles
par une plaie qu'on n'arrache pas.


L'échelle de Jacob

Gustave Thibon




Schafe können sicher weiden,  
Les moutons peuvent paître en sécurité  
Wo ein guter Hirte wacht.  
Là où un bon berger veille.  
Wo Regenten wohl regieren,
Là où les régents gouvernent bien,  
Kann man Ruh und Friede spüren  
On peut sentir le calme et la paix  
Und was Länder glücklich macht.  
Et ce qui rend un pays heureux.


 Extrait de la cantate BWV 208
Johann Sebastian Bach

pour qui prendra le temps ...
d'entendre, d'écouter et de comprendre.




Chicanerie (?) politicienne : un candidat au second tour de la primaire des Républicains en 2017 attaque son rival sur l'IVG, espérant d'une part engranger quelques soutiens supplémentaires pour s'être montré le véritable défenseur de l'IVG contre une supposée remise en cause du droit à l'avortement de la part de son adversaire ; espérant d'autre part lui soutirer des suffrages en le faisant passer pour incohérent et versatile auprès d'électeurs exigeants en matière de rigueur morale ou fervents défenseurs de tout enfant à naître.

Attitude pitoyable et révélatrice d'un triste état d'esprit puisque, à cette heure-là, on comptait sur les doigts d'une main les politiques élu(e)s prêt(e)s à se risquer dans une marche à contre courant, prêt(e)s à contester, enfin, le droit de s'en prendre à un être sans défense. De bonne guerre pensent certains mais, gare à l'effet boomerang, cher Monsieur. D'autant que votre chicanerie s'est appuyée sur un jeu sémantique de fort mauvais aloi : quand votre adversaire a contesté l'adjectif "fondamental", il ne l'a pas fait (hélas) pour remettre en cause une pratique barbare - l'élimination de tout-petits sans défense - mais simplement pour préciser que ce droit d'avorter n'est pas fondamental au sens de "constitutionnel", n'étant pas en effet inscrit dans la Constitution de la Vème république en France. En vous en prenant à lui, pour un gain fort douteux, vous avez simplement ignoré avec superbe ce détail de vocabulaire afin de le faire passer pour un politique inconsistant alors que lui-même rappelle (toujours hélas) qu'il n'a jamais remis en cause le droit d'avorter (*) même si sa conscience, et la vôtre aussi d'ailleurs, réprouve l'acte d'avorter ... mais qui, sauf délabrement intérieur avancé, ne le réprouve au fond de lui-même ?

(*) Heureusement pour lui, il n'a pu participer au vote de la loi puisqu'il n'était pas encore député en 1975. Il ne le fut pour la première fois qu'en 1981, devenant à 27 ans, le benjamin de l'Assemblée Nationale. Un article du "Monde" très détaillé montre qu'il a pris soin de ne pas banaliser l'avortement en votant contre des dispositions ouvrant de plus en plus la dérogation de tuer tout en soutenant malheureusement, en 2014, la résolution réaffirmant "le droit fondamental à l'IVG".

L'IVG, un droit fondamental ? Certainement ... mais pas au sens où l'entend l'agresseur ni même l'offensé. Le droit de tuer des innocents, des fondements de l'avenir, de notre avenir commun. Un droit qui touche si profondément les bases de notre société. Oui, voilà bien un droit fondamental. 

Il est si fondamental ce "droit" à l'IVG que, désormais, qui peut prétendre empêcher le meurtre de l'un ou l'autre d'entre nous ? Qui sommes-nous, les uns et les autres, pour mériter davantage qu'un innocent en germe, le droit de vivre ? Qui nous défendra, les uns et les autres, contre tout barbare qui aura décidé que nous sommes de trop, que nous coûtons ou même risquons de coûter trop cher parce que nous sommes malades, infirmes, handicapés, âgés, au chômage, en surnombre à l'aune d'un calcul malthusien, inutiles aux yeux de quelques puissants. Contre tout barbare qui décrétera que notre religion n'est pas conforme à la révélation divine au nom de laquelle il prétend nous éliminer ? Contre tout barbare qui jugera maladivement et sévèrement notre histoire nationale, du haut de son ignorance crasse et de sa haine tenace ? Contre tout fanatique qui ira jusqu'à remettre en cause l'existence de Jésus (pourquoi pas en théorie ? : chacun doit pouvoir demeurer libre de croire ou non telle ou telle assertion) et qui, se faisant, fera passer ceux qui ont annoncé le contraire pour des menteurs et des mystificateurs puisque cette croyance ancienne a largement précédé sa propre naissance (*) ? Qui nous défendra puisque celui ou celle qui devrait l'être dans le sein de sa mère ne l'est plus du tout par le droit et les juristes français ?

(*) Croire ou ne pas croire, deux attitudes qui paraissent symétriques et se valoir l'une l'autre mais croire suppose un complément d'objet. Selon ce complément, la symétrie est plus ou moins juste. S'il s'agit de croire un fait récent, un récit nouveau ... la symétrie est quasi parfaite. S'agissant de l'existence du Christ qui précède désormais l'existence de tous ceux qui sont nés après Lui, il y a rupture de symétrie : croire que Jésus a existé c'est faire confiance à ceux qui ont témoigné de son existence ; croire le contraire, c'est mettre en doute leur parole. 

Que l'on ne s'étonne pas, ensuite, que nos forces de sécurité - policiers, gendarmes et militaires sur notre territoire ou en OPEX -  soient de plus en plus débordées tous azimuts : le surcroît de travail et l'accroissement du danger qu'elles doivent désormais assumer ne tient pas seulement à un manque de moyens ou à des sous-effectifs ou à une recrudescence de la violence. Nos forces de sécurité ont à faire face à une avalanche de menaces qui abusent de nos faiblesses intrinsèques, ces faiblesses que nous avons laissé prospérer par lâcheté, ignorance et démission. Parmi ces faiblesses : ce que nous infligeons à des tout-petits sans défense au nom d'un droit usurpé, le droit de disposer de la vie d'une personne sans défense, sinon celle qu'une mère (ou un père) qui n'étant pas harcelée par des "proches" ou par le laxisme ambiant, qui n'étant pas mis en difficulté par une situation (et une politique) économique(s) désastreuse, serait en mesure de lui apporter.
          
L'IVG un droit fondamental ? Oui, certainement, puisque son institution a profondément sapé les bases et les fondements de notre droit, ce droit pourtant sensé protéger les plus faibles puisque les forts n'ont pas besoin du droit pour faire valoir leurs intérêts. 

Plus rien n'empêche à présent que d'autres lois, d'autres décrets ou règlements, d'autres exactions, encore plus liberticides, encore plus meurtrières ne s'installent ou ne sévissent en France même si l'avortement atteint en réalité un sommet d'ignominie et paraît quasi indépassable dans l'ordre de l'horreur, fût-il propre pour une médecine qui a perdu le sens du bien et toute référence au Serment d'Hippocrate car nous devons, à la vérité des faits, de dire que cet acte peut se dérouler dans des conditions sordides ainsi que le rappelle avec beaucoup de lucidité, de clairvoyance et de courage Julie Graziani : quand le plus faible n'est même plus protégé par la condition d'une détresse avérée - condition éliminée fin 2016 du texte de loi originel -, par un délai de réflexion d'une semaine - encore supprimé fin 2016 -, qu'en sera-t-il de tous ceux qui se croient à l'abri ? Quand le bois vert est ainsi traité, qu'en sera-t-il du bois sec et du bois mort, c'est-à-dire de chacun d'entre nous, le jour où il basculera en situation de pauvreté radicale et de faiblesse qui le mettra à la merci d'un plus fort que lui ?
         
Qui osera enfin dénoncer, avec le courage et la franchise d'une jeune députée, la supercherie de l'IVG sans redouter de passer pour un conservateur attardé ? Qui osera braver les insultes de tous ceux qui, droits dans leurs bottes, affirment sans rire que le meurtre de l'innocent est "un droit durement acquis pour les femmes" alors qu'il le fut par mensonges, au terme d'un processus rendu houleux par le recours à l'injure et à la dérision, par attisement de la haine et des peurs, tant du côté des partisans de l'avortement que du côté de ses détracteurs ? Alors aussi que, loin d'être "pour" les femmes, ce faux droit se retourne d'abord contre elles en ouvrant des plaies qui durent ensuite pendant des années : dépression, solitude, désenchantement, dépréciation et mésestime de soi, ...

Michel Debré avait dénoncé à l'époque l'un des mensonges (**) les plus grossiers, celui de l'emploi d'un terme laissant croire à une simple mise en suspension (interruption) d'un processus, pourtant arrêté définitivement et de manière irréversible, de sorte que nous devrions parler, non d'IVG mais d'AVG, d'Arrêt volontaire de grossesse, un acte qui comporte tous les éléments du crime odieux (de surcroît organisé) et sans circonstances atténuantes en vérité pour celui ou celle qui le commet : incitation au meurtre par des tiers en bien des cas (parents de la femme enceinte, père biologique de l'enfant assassiné, personnel médical à la botte d'un eugénisme d'un autre âge, ...), préméditation des protagonistes, rémunération de l'exécuteur et acte de pleine conscience (physique et mentale mentale mais non morale) à l'encontre d'une personne n'ayant aucun moyen de se défendre, sans parler de la complicité implicite et tacite, imposée de fait à l'ensemble des contribuables français et de tous les citoyens ; de sorte, enfin, que certains lieux de nos hôpitaux et cliniques ont été transformés en camps de la mort et d'extermination de tous ceux dont personne n'a voulu la poursuite de l'existence parmi nous, soit une hécatombe journalière (en jours ouvrés) d'environ 1000 morts. Que cela se fasse de manière faussement hygiénique en aggrave l'insondable abomination : voilà donc un crime qui se répète selon un rite censé faire disparaître toutes traces compromettantes et qui tend à le rendre aussi banal que n'importe quelle intervention médicale de routine alors qu'il arrive que l'enfant expulsé du sein maternel soit laissé à l'agonie pendant plusieurs minutes.

(**) Rappelons pour mémoire que l'IVG fut dépénalisé à la suite de campagnes organisées par ses partisans qui n'hésitèrent pas à mentir délibérément pour donner l'impression qu'il fallait remédier à une situation catastrophique. Ainsi peut-on lire le nombre farfelu de "un million d'avortements par an" dans le manifeste des 343.

Sans ce droit délétère et si dangereux pour l'avenir de la France comme pour de nombreux pays, nous ne devrions pas être seulement 9 milliards à l'horizon des années 2050 mais beaucoup plus nombreux. Voilà l'un des motifs véritables (***) pour lesquels les zélateurs de l'IVG (et de la stérilisation à grande échelle) s'acharnent à tenir l'indéfendable sous couvert de libre choix, de générosité trompeuse à l'égard des femmes ou de ces enfants qui seraient promis, ipso facto et fatalement, à une vie d'errance, de misère et de désamour si on ne les tuait pas. 

(***) D'autres motifs cachés et déterminants seront analysés ultérieurement tel celui du détournement du sens des mots ou de leur emploi à contre sens. Par exemple : défendre l'avortement au nom de la liberté, c'est se moquer du monde et prendre les autres pour des imbéciles. Aurait-on pareillement l'idée de défendre le vol ou le viol au nom de la liberté de l'agresseur ?

Pour mettre à jour ces motifs cachés, nous étudierons l'avortement sous trois angles qui se complètent : l'avortement comme cause, l'avortement comme conséquence et l'avortement comme signe. Par exemple, l'avortement en tant que cause majeure de chômage et de violence en France ; l'avortement comme conséquence d'un calcul à court terme et d'une détérioration des rapports entre l'homme et la femme ou encore l'avortement comme révélateur d'un combat contre l'intériorité au profit d'externalités fort douteuses.

A la racine de cet acharnement pro IVG, on ne trouvera plus ces bons sentiments qui tentent de justifier l'indéfendable mais la peur viscérale de tous ceux qui redoutent un emballement démographique. Les pauvres diables ne savent pas compter et s'alarment à tort car notre planète Terre n'a pas été conçue pour des esprits pusillanimes mais pour des âmes généreuses et des corps entreprenants, pour des esprits inventifs et prompts à chercher de vrais remèdes non toxiques ; pour des esprits libres ; pour accueillir une multitude de vivants, aussi nombreux que les étoiles du ciel ou que les grains de sable au bord de la mer. 

Qu'ils rentrent en eux mêmes et réfléchissent. Il n'y a pas si longtemps, quelques dizaines d'années à peine - années cinquante, environ 200.000 habitants pour 370 hectares -, le 11ème arrondissement de Paris accueillait une densité de population telle, que cette même densité - environ 54.000 habitants au km2 -, rapportée à la superficie de la France - un demi-million de km2 -, donne une population d'environ 30 MILLIARDS d'êtres humains, seulement en métropole française !

Certes, il n'est pas question de généraliser une densité de population aussi élevée à tout le territoire d'un pays quand elle s'accompagne de misère et de pauvreté mais espérons que nombreux seront, parmi tous nos compatriotes, ceux qui reconnaîtront ou découvriront que la planète Terre offre de la marge, assez de place pour tous, assez d'espace pour ne pas se laisser impressionner ou influencer par les peurs d'origine malthusienne et ne pas subir les conséquences immondes qu'elles engendrent, dans les esprits et les coeurs et jusque dans le sein maternel qui aurait dû rester, plus encore qu'autrefois en ces temps modernes de confort, au moins en certains lieux terrestres tels que la France, un lieu sacré et inviolable, un abri sûr pour les plus petits d'entre nous, qu'ils aient été désirés ou qu'ils soient arrivés par surprise ou par accident voire par imprudence car, choisir la mort de l'innocent comme seul remède, porte en bien des cas, sinon dans tous les cas, les germes d'une attaque sans bornes contre tout gêneur que l'on aura tôt fait de déclarer coupable : si le tout petit ne trouve plus d'avocat, qui prendra notre défense, nous qui sommes capables de tomber, à tout moment, dans des travers, des fautes, délits et crimes, censément répréhensibles, nous qui demeurons, à chaque instant, ou le sujet et/ou l'objet d'une haine incompréhensible ? Voir à ce propos les analyses percutantes du grand économiste Colin Clark qui démonta les mensonges grossiers des Nations Unies et démontra que la planète Terre est capable de nourrir beaucoup plus de personnes que ne le laissent croire ceux qui sont obsédés par le manque et les pénuries.

Qu'on ne s'y trompe pas : n'importe lequel d'entre nous peut devenir un jour le bouc émissaire d'une violence à court de victimes ou de profits malhonnêtes. 

Qui ne voit qu'une violence sourde et aveugle est en train de monter contre le vivant, contre les personnes et les institutions légitimes au profit d'un ordre où règnent, en maîtres, l'argent roi, les profits scandaleux à très brève échéance et leurs adorateurs zélés ? Voir à ce sujet "Main basse sur les vivants" de Monette Vacquin.

Au terme de ce plaidoyer en faveur d'une défense radicale de l'enfant à naître, en France comme ailleurs, il nous reste à réentendre la voix puissante de celui qui a osé braver l'empire soviétique et qui a participé si activement à la décomposition d'une entreprise de haines et de mensonges que cela faillit lui coûter la vie. 

Que jamais la peur ne guide nos choix puisque, même convoqués devant un tribunal ou emprisonnés pour avoir défendu le droit des plus faibles, rien ne pourra nous atteindre et nous empêcher de proclamer, à temps et à contre temps, des vérités qui dérangent le confort des repus, des frileux ou des pusillanimes, c'est-à-dire, hélas en vérité, chacun d'entre nous, dès lors qu'il s'installe comme rentiers d'idées mortes ou de vues idéales bien trop éloignées du réel.

Réel à l'opposé des fausses croyances d'un esprit aveuglé.

Certes, notre lot commun est de préférer parfois l'aveuglement, l'illusion, l'indifférence, le mépris, la fermeture et l'omission quand il faudrait, au contraire, ouvrir les yeux et tenir debout, au pied d'une croix qui cherche à nous anéantir tandis qu'elle est en train de mettre à mort un innocent.

Seul le courage de la vérité nous permettra de sortir, un jour en France, en Europe et ailleurs, de dizaines d'années de mensonges et de meurtres que rien ne justifiait sinon l'ignorance, l'égoïsme et la peur.

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